Newsletter of Phenomenology

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La conception du droit de Hermann Cohen et de Hans Kelsen

Jean-Christophe Merle

pp. 123-134

Cohen et Kelsen conçoivent le droit comme une science, ce par quoi ils entendent deux éléments. Premièrement, ils considèrent comme Kant que le droit est une connaissance systématique soumise à un principe. Tandis que Kant place cette unité systématique dans un concept métaphysique du droit, Cohen la situe dans l’idée éthique de l’unité de l’homme et Kelsen dans une hiérarchie de normes sous une norme fondamentale. Deuxièmement, leur méthode transcendantale fait de l’imputation la catégorie fondamentale du droit. Or il existe une tension entre ces deux éléments, qui ne sont au demeurant nullement indispensables l’un à l’autre. La forme systématique du droit chez Kelsen, qui se veut positiviste, ne permet pas de rendre compte de différents cas positifs tels que l’accession d’un pays à l’indépendance, la validation d’actes juridiques étrangers ou encore la double source de la validité du droit, c’est-à-dire l’autorité légitime et la cohérence du contenu. Concevoir le droit comme un système n’est pas compatible avec le positivisme juridique de Kelsen, mais seulement avec l’idéalisme de Cohen.

Publication details

DOI: 10.4000/rgi.1095

Full citation:

Merle, J. (2007). La conception du droit de Hermann Cohen et de Hans Kelsen. Revue germanique internationale 6, pp. 123-134.

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