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Les Antiquités entre la France et l'Allemagne au xviiie siècle

Alain Schnapp

pp. 39-48

Au moment où l’humanisme italien met au point une véritable pratique archéologique, la recherche de vestiges anciens enfouis dans le sol commence également à se répandre dans les pays du nord de l’Europe qui n’ont pas ou qui n’ont que partiellement été romanisés. Face aux tumuli, aux mégalithes, aux urnes qu’ils découvrent, les antiquaires du Nord reprennent les catégories de leurs prédécesseurs du Sud en les adaptant à des contextes historiques et géographiques différents. Se mêlent ici l’intérêt patriotique pour l’histoire régionale et la volonté de faire progresser le projet de l’histoire universelle. En revanche, la science antiquaire du Nord se détache plus rapidement du paradigme philologique que dans les pays du Sud : les sources imprimées sont rares, et l’accent est placé sur la description exacte et la reproduction minutieuse des objets et des monuments découverts. Simultanément, les travaux des antiquaires allemands, anglais et Scandinaves revêtent une certaine importance pour l’ensemble des historiens européens. Grâce à eux, au cours du xviie et surtout du xviiie siècle, l’historia obscura, l’histoire antérieure à la conquête romaine, reçoit droit de cité comme objet de conaissance historique.

Publication details

DOI: 10.4000/rgi.767

Full citation:

Schnapp, A. (2000). Les Antiquités entre la France et l'Allemagne au xviiie siècle. Revue germanique internationale - ancienne série 13, pp. 39-48.

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