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La fin de la crise? Pour un dépassement phénoménologique du modèle critique

Annabelle Dufourcq

pp. 51-71

Lorsqu’en 1935-1936 Husserl diagnostique une crise de la culture européenne et, au-delà, de l’humanité, une sorte d’angoisse semble envahir la phénoménologie (« La phénoménologie comme science, comme science sérieuse, rigoureuse, et même apodictiquement rigoureuse : ce rêve est fini »), couplée cependant avec des intonations prophétiques d’une positivité écrasante : « Combattons en tant que “bons Européens” contre ce danger des dangers [le naturalisme][…] et nous verrons alors sortir […] des cendres de la grande lassitude, le phénix ressuscité d’une nouvelle vie intérieure et d’un nouveau souffle spirituel, gage d’un grand et long avenir pour l’humanité : car l’esprit seul est immortel ». Comme si Husserl ne parvenait à introduire le séisme de la crise au cœur de sa philosophie qu’en lui donnant une forme policée reconduisant en fait à l’esprit rationaliste qui constitue toujours un des motifs majeurs de son projet. Nous souhaitons montrer que le séisme est pourtant bien là, avec une authentique radicalité, mais que ce n’est pas au concept de crise qu’il faut demander d’en rendre compte.

Publication details

Full citation:

Dufourcq, A. (2016). La fin de la crise? Pour un dépassement phénoménologique du modèle critique. Bulletin d'Analyse Phénoménologique 12 (4), pp. 51-71.

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