Newsletter of Phenomenology

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Du goût à l'ouïe 

la discussion sur la métaphoricité des sens au xviiie siècle

Boris Previšić

pp. 35-45

Le goût constitue le principal catégorème esthétique du xviiie siècle. Dans ce contexte, la question de savoir dans quelle mesure la notion de goût peut être métaphorique sans perdre pour autant sa relation avec la faculté gustative s’avère cruciale. En se référant à Anne Dacier, jeune traductrice d’Aristophane, Johann Ulrich König commente les critiques suscitées par le décalage métaphorique de second degré qui résulte de la comparaison entre le goût et l’ouïe. Ses propos montrent que l’harmonie est déjà perçue comme une catégorie esthétique très construite et que l’on cherche à s’appuyer sur la pratique musicale. En effet, au lieu d’un tempérament mésotonique produisant des tierces justes, la pratique musicale recourt de plus en plus, dès la fin du xviie siècle, à un tempérament inégal. La métaphoricité secondaire du goût, à savoir la métaphorique auditive, est étroitement reliée au corps humain et devient de plus et plus pertinente comme catégorie esthétique durant le xviiie siècle – aux dépens du goût.

Publication details

DOI: 10.4000/rgi.1732

Full citation:

Previšić, B. (2018). Du goût à l'ouïe : la discussion sur la métaphoricité des sens au xviiie siècle. Revue germanique internationale 27, pp. 35-45.

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