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La cassure du continent humaniste

une histoire géologique de la philologie allemande

Suzanne Marchand

pp. 225-238

Cet article décrit la manière dont le continent de l’érudition humaniste s’est scindé en deux discours, l’un sur la philologie classique et l’autre sur la philologie biblique. Jusque dans les années 1740, la fonction de la philologie restait en Europe centrale essentiellement théologique ; le philosophe classique et l’exégète de la Bible coexistaient, même si ce n’était pas toujours de façon harmonieuse, dans les mêmes facultés de théologie, voire dans le cerveau du même érudit. Par la suite, les philologues classiques commencèrent à se spécialiser et à séculariser leurs objets, ce que les spécialistes des langues orientales eurent beaucoup de peine à faire. Les deux parties linguistiques du continent entrèrent en compétition pour se gagner protections et estime publique durant le XIXesiècle, mais les orientalistes ne réussirent jamais à occuper un espace aussi central dans l’histoire culturelle du centre de l’Europe que les philologues classiques. L’essai s’achève en soulevant quelques questions sur l’avenir des philologies spécialisées, à notre époque où les humanités semblent être en crise.

Publication details

DOI: 10.4000/rgi.1292

Full citation:

Marchand, S. (2011). La cassure du continent humaniste: une histoire géologique de la philologie allemande. Revue germanique internationale 14, pp. 225-238.

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