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L'interprétation des rêves de Freud, ou le philhellénisme d'un philologue de l'inconscient

Jacques Le Rider

pp. 191-205

Dans le système culturel viennois, le classicisme grécisant n’est entré en concurrence avec le baroque romain qu’à l’époque du joséphisme. Le philhellénisme, combattu par le régime de Metternich, n’a gagné à sa cause que quelques artistes et écrivains. L’enseignement secondaire a été dominé par la tradition des jésuites, fondée sur la tradition de la rhétorique latine et c’est seulement au lendemain de 1848 que le Gymnasium autrichien a été réformé selon le moèle de Humbolt qui accorde une place plus importante au grec. Pour un juif assimilé à la Kultur allemande, mais peu attiré par la culture viennoise contre-réformée, comme S. Freud, le choix des références grecques traduit une attitude de résistance au modèle dominant. Quoique formé dans un Realgymnasium, S. Freud avait acquis une très solide compétence d’helléniste. À l’époque de ses études universitaires, il avait suivi les enseignements de l’historien libéral de la philosophie grecque, Theodor Gomperz, avec qui il était resté lié. Dans L’Interprétation des rêves, Freud s’inscrit dans le débat sur la catharsis tragique et renouvelle l’interprétation d’« Œdipe roi ». Il interprète le texte du rêve selon la méthode philologique.

Publication details

DOI: 10.4000/rgi.87

Full citation:

Le Rider, J. (2005). L'interprétation des rêves de Freud, ou le philhellénisme d'un philologue de l'inconscient. Revue germanique internationale 1 (2), pp. 191-205.

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