Newsletter of Phenomenology

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Usages de la science allemande de Paris à Alger (v. 1840 - v. 1920)

Relire les textes, objectiver les choses arabes ?

Alain Messaoudi

pp. 185-199

Les travaux des arabisants allemands, plus ou moins bien connus en France avant 1870, y deviennent une référence incontestable dans le dernier tiers du XIXe siècle. Joseph Derenbourg, représentant de la Wissenschaft des Judentums (Science du judaïsme) à Paris, et son fils Hartwig, qui forme la génération fondatrice de la prestigieuse école d’Alger, jouent un rôle important dans leur diffusion. On voit se dégager deux courants dans cette nouvelle génération familière de la science allemande : l’un, représenté par Edmond Fagnan, fidèle à l’esprit des Derenbourg, ouvre aux musulmans la possibilité d’élaborer par eux-mêmes une science de l’islam ; l’autre, illustré par René Basset, directeur de l’école des lettres d’Alger, met l’analyse des textes au service d’une science historique plus ambitieuse qui s’inscrit nécessairement dans le projet colonial, et tombe en déconsidération après les indépendances. Le prestige que l’orientalisme allemand conserve aujourd’hui au Maghreb tient peut-être en partie au fait qu’on continue à l’identifier à une science des textes respectueuse des traditions et modeste dans ses interprétations.

Publication details

DOI: 10.4000/rgi.409

Full citation:

Messaoudi, A. (2008). Usages de la science allemande de Paris à Alger (v. 1840 - v. 1920): Relire les textes, objectiver les choses arabes ?. Revue germanique internationale 7, pp. 185-199.

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