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Le monologue intérieur dans La Semaine sainte d'Aragon, ou les voies dialogiques d"une conscience historique

Laure Lévêque

pp. 165-194

Dans ce roman qui, au dire de la critique, acterait un changement de manière chez Aragon entre le cycle du Monde réel que marquerait un réalisme que l’on dit – un peu vite – socialiste, et la dernière période, reconnue comme métaromanesque, les procédures d’énonciation entrent pour beaucoup dans l’élaboration diffuse d’un sémantisme. Sémantisme d’autant plus incertain qu’il est confié au monologue intérieur, voire, plus largement, au style indirect libre, soit à des procédés caractéristiques de la subjectivité. Pour ne pas dire de l’intersubjectivité, tant il est difficile de ne pas voir que l’histoire romancée de Géricault est aussi celle d’Aragon, qui retrace le parcours d’un artiste affronté aux tourmentes de l’Histoire et son éveil à la conscience, tant politique que morale. À ce titre, la performance et l’efficace de ce roman stéréoscopique, kaléidoscopique, passent aussi par la mise sous tension énonciative des blocages dont, en 1958, on ne peut plus ignorer qu’ils travaillent le monde réel et, partant, par l’abandon d’un certain messianisme.

Publication details

DOI: 10.4000/ml.5282

Full citation:

Lévêque, L. (2017). Le monologue intérieur dans La Semaine sainte d'Aragon, ou les voies dialogiques d"une conscience historique. Modèles linguistiques 76, pp. 165-194.

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